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Le secteur de la construction et de l’installation toujours en détresse

Torenkraan onder donkere wolken.

En Belgique, le secteur de la construction et de l’installation a vu son activité diminuer de nouveau cette année, cette fois-ci de 0,5 %. C’est ce qui ressort des dernières perspectives économiques d’Embuild. La construction de nouveaux logements, en particulier, reste en grande difficulté et une reprise semble peu probable en 2026 également. Dans le même temps, la rénovation des logements reste inférieure aux attentes. « Nous nous réjouissons donc que le gouvernement fédéral n’ait pas augmenté la TVA sur les nouvelles constructions, les logements sociaux, les rénovations et les démolitions-reconstructions, car cela aurait rendu la construction et la rénovation encore plus difficilement accessibles. Un investissement soutenu dans le logement, les bâtiments et les infrastructures reste quand-même impératif pour reconstruire notre pays pour l'avenir », explique Niko Demeester, CEO d'Embuild.

Depuis 2022, le secteur de la construction et de l'installation traverse une mauvaise passe. La tendance négative se poursuivra cette année et l'année prochaine. Nous ne nous attendons à une timide reprise qu’en 2027, avec une croissance de moins de 0,5 %. La construction de nouveaux logements, en particulier, continue de s'effondrer. En 2025, la baisse est de 5,5 %. Le nombre de permis de construire pour de nouveaux logements est à son plus bas niveau depuis près de 30 ans.

Les résultats des rénovations de logements restent aussi en dessous des attentes. Le fait que l'activité ait légèrement augmenté au cours des deux dernières années et cette année est principalement dû à l'obligation de rénovation en vigueur en Flandre. « Cependant, pour faire face à la croissance démographique et pour atteindre les objectifs énergétiques européens, il est urgent de construire davantage de logements neufs et d'augmenter considérablement le taux de rénovation. Chaque année, d'ici à 2030, il faudra construire jusqu'à 35 000 logements de plus qu'aujourd'hui pour faire face à la croissance démographique. En outre, nous devons tripler notre rythme de rénovation pour que notre parc immobilier soit prêt pour un avenir neutre sur le plan climatique », souligne Niko Demeester.

Embuild se réjouit donc que le gouvernement fédéral, lors de la conclusion de l'accord budgétaire, n'ait pas augmenté la TVA sur les nouvelles constructions, les logements sociaux, les rénovations et les démolitions-reconstructions. Si cela avait été le cas, la construction et la rénovation de n'importe quel type de logement seraient devenues presque inabordables. En outre, une augmentation de la TVA sur la construction et la rénovation de logements aurait porté un coup supplémentaire à un secteur qui enregistre déjà un nombre record de faillites et qui a perdu 2 500 emplois au cours des 12 derniers mois.

La construction non résidentielle (qui comprend les magasins, les bureaux, les écoles, les hôpitaux et les bâtiments industriels) a également connu une baisse d'activité. Cette situation est particulièrement préoccupante, notamment parce que les infrastructures scolaires et hospitalières vieillissantes ont besoin d'être rénovées depuis un certain temps. La rénovation des bâtiments non résidentiels est également en baisse après plusieurs années de croissance. Cette baisse est principalement due à la suppression des programmes de relance temporaire, tant au niveau européen que dans le contexte des inondations de 2021, et à l'expiration des projets de rénovation des hôpitaux wallons.

Après une année 2024 très réussie, en raison notamment des élections, la croissance du segment des infrastructures ralentit (de 7 % en 2024 à +4,8 % en 2025). Si l'activité augmente encore fortement cette année, c'est en grande partie grâce à un certain nombre de grands projets, tels que le plan « Rail Vision » d'Infrabel et la liaison de l’Oosterweel à Anvers. Pour les deux prochaines années, Embuild s'attend à une forte contraction de ce segment de la construction. Il est cependant possible que des efforts accrus en matière de défense permettent encore des investissements supplémentaires, par exemple dans les routes, les ponts et les casernes.

« Nous comprenons que les marges budgétaires sont limitées, mais laisser nos infrastructures se détériorer davantage n'est pas une option. D’autres pays européens investissent relativement plus dans leurs infrastructures. Ils sont pourtant soumis aux mêmes règles budgétaires et prélèvent moins d'impôts. Un investissement soutenu dans le logement, les bâtiments et les infrastructures est absolument nécessaire pour reconstruire notre pays pour l'avenir », conclut Niko Demeester, CEO d'Embuild.