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De nouveau une croissance zéro dans le secteur de la construction et de l’installation cette année

Installateur werkt aan verwarmingsketel.

Cette année encore, l’activité dans le secteur de la construction et de l’installation n’augmentera pas, c’est ce qui ressort des perspectives économiques publiées aujourd’hui par Embuild, la fédération de la construction. Cela fait déjà 4 ans que la construction de logements est toujours en forte baisse, alors que la rénovation de logements reste également à un niveau trop faible. L'activité du secteur des infrastructures continue heureusement de croître, mais beaucoup moins que ces deux dernières années. « En outre, les années 2026 et 2027 ne laissent espérer aucune amélioration pour notre secteur. Celui-ci est confronté à une longue période de stagnation », constate Niko Demeester, administrateur délégué d'Embuild. « Cela a également un impact négatif sur la société, car nous avons besoin de 375 000 maisons et appartements supplémentaires d'ici 2030. De plus, une mise à niveau complète de tous les types d'infrastructures est également une nécessité absolue. Nous sommes confrontés au plus grand défi de construction depuis la Seconde Guerre mondiale. Raison pour laquelle il est essentiel que les gouvernements de notre pays utilisent la fiscalité, les droits d'enregistrement, les primes, les garanties, les prêts et les permis de la manière la plus efficace possible ».

Depuis 2022, le secteur de la construction et de l’installation ne progresse plus. Cela ne changera pas cette année, avec une croissance zéro attendue, selon les perspectives conjoncturelles d'Embuild. Nous sommes confrontés à une longue période de stagnation. En d'autres termes, nous travaillons dur pour peu de résultats. Plusieurs facteurs jouent un rôle : l'augmentation du prix des matériaux de construction et la hausse des taux d'intérêt (même si ceux-ci sont à nouveau stables depuis un an) ont entraîné une augmentation des coûts de construction, tandis que la procédure de permis devient plus complexe et les normes de durabilité plus strictes. Malheureusement, aucune amélioration dans le secteur n'est en vue pour les deux prochaines années.

Fait marquant : la construction de nouveaux logements continue d'enregistrer de très mauvais résultats, et pas seulement cette année, mais aussi en 2026 et 2027. Le nombre de permis de construire est toujours inférieur de 30 % à ce qu'il était avant la crise du COVID. Quelque 42 000 nouveaux logements sont désormais autorisés chaque année. « C'est largement insuffisant, sachant qu'en raison de la croissance de la population, l'augmentation du nombre de célibataires, du nombre de familles monoparentales et du nombre de personnes âgées continuant à vivre chez elles, nous aurons besoin de 75 000 logements supplémentaires chaque année d'ici à 2030 pour répondre aux besoins en matière de logement. Sinon, nous risquons de nous retrouver dans une situation comme celle que connaissent les Pays-Bas où il faudrait construire jusqu'à 900 000 logements d'ici 2030 ».

La rénovation de logements continue également à sous-performer, malgré une croissance limitée de l'activité d'une année sur l'autre. 75 % de nos logements datent d'avant 1980, époque à laquelle il n'y avait pas de normes énergétiques, et doivent donc faire l'objet d'une rénovation énergétique complète pour atteindre les objectifs climatiques européens de neutralité carbone d'ici 2050. Par conséquent, le taux de rénovation des logements doit être triplé.

La construction de bâtiments non résidentiels, tels que les magasins, les bureaux, les écoles, les hôpitaux et les bâtiments industriels, a connu des temps difficiles pendant et après le COVID, mais a vu son activité se redresser légèrement depuis l'année dernière. Néanmoins, l'activité de ce segment de la construction est toujours inférieure de 20 % à celle de la période précédant le COVID, et ce alors que, notamment en ce qui concerne les écoles et les hôpitaux, nous avons besoin de nouveaux bâtiments.

L'activité dans la rénovation de tous types de bâtiments non résidentiels est en baisse cette année, après plusieurs années d'augmentation. Ceci est principalement dû à la fin des plans de relance, européens et post-inondation durant l'été 2021, et des projets wallons de rénovation d'écoles et d'hôpitaux.

Après deux années très réussies, en raison notamment des élections de 2024, la croissance du segment des infrastructures ralentit (de +5,8% en 2024 à +1,5% en 2025). Si l'activité est encore en hausse cette année, c'est en grande partie grâce à quelques grands projets, comme l'Oosterweel, l'île énergétique Princesse Elisabeth (même si le gouvernement fédéral a décidé d'annuler sa deuxième phase, à savoir l'installation d'une infrastructure de courant continu à haute tension) ou le plan « Rail Vision » d'Infrabel. Pour les deux prochaines années, Embuild s'attend à une forte contraction de ce segment de la construction. Cela s'explique en partie par la décision du gouvernement fédéral de n'allouer que 3 % du PIB aux investissements publics d'ici la fin de la législature en 2029, au lieu des 4 % prévus précédemment. Il fait espérer que les efforts accrus en matière de défense se traduisent par des investissements supplémentaires dans les infrastructures, telles que les routes, les ponts et les voies navigables.

Niko Demeester, CEO d'Embuild, explique : « Notre secteur connaît de grandes difficultés depuis plusieurs années déjà et aucune amélioration ne semble se profiler à court terme. La stagnation qui caractérise le secteur de la construction et de l'installation depuis plusieurs années se poursuivra dans les années à venir. Néanmoins, notre pays est confronté au plus grand défi de construction depuis la Seconde Guerre mondiale, avec un besoin croissant de nouveaux logements et de nouveaux bâtiments, de logements et de bâtiments rénovés et d'infrastructures robustes et à l'épreuve du temps. Il est donc essentiel que les gouvernements de notre pays utilisent la fiscalité, les droits d'enregistrement, les primes, les garanties, les prêts et les permis de la manière la plus efficace possible, afin de favoriser la construction abordable, la rénovation durable et de stimuler l'activité économique ».