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De moins en moins de nouvelles entreprises créées dans la construction

De moins en moins de nouvelles entreprises créées dans la construction

Entre 2018 et 2021, le nombre de nouvelles entreprises de construction n’a fait qu’augmenter, mais cette croissance a pris fin en 2022, selon une analyse d’Embuild, la fédération de la construction, sur la base des chiffres du cabinet d’informations économiques Trends Business Information. Dans le même temps, beaucoup d’entreprises de construction ont fermé ou ont fait faillite l'année dernière. Au total, le nombre d’entreprises de construction a cependant augmenté légèrement : fin 2022, nous comptions 162 619 indépendants et entreprises actifs dans la construction dans notre pays. « En 2020 et 2021, années marquées par le coronavirus, il y avait beaucoup de travail pour la construction, et le secteur était alors fortement soutenu par les mesures mises en place. Mais depuis le début de l'année 2022, la situation économique s’est fortement détériorée, et les mesures liées au coronavirus ont été peu à peu supprimées. Par conséquent, les créations de nouvelles entreprises ont baissé et nous avons enregistré dans le même temps une augmentation des cessations d’activité et des faillites », explique Niko Demeester, CEO d’Embuild.

L’année 2022 n’a pas été facile pour les entreprises de construction en Belgique. Selon une analyse effectuée par Embuild, la fédération de la construction, sur la base des chiffres de Trends Business Information, non seulement le nombre de créations de nouvelles entreprises a baissé de 20 % l’année dernière, mais le nombre de cessations d'activité a également augmenté de 13 %. Et parmi ces cessations, ce sont surtout les faillites qui ont augmenté (+41 %).

Tableau analyse effectuée par Embuild

En 2022, 73,6 % de toutes les nouvelles entreprises fondées l’ont été en Flandre, 7,2 % à Bruxelles et 17,2 % en Wallonie, indiquent les chiffres de Trends Business Information. Ces chiffres restent stables par rapport aux trois années précédentes. En ce qui concerne les cessations, 64 % des arrêts d’entreprises concernaient des entreprises situées en Flandre, contre 12 % et 21,5 % respectivement en Wallonie et à Bruxelles. Il convient toutefois de noter l'augmentation du nombre de cessations d'activité en Flandre, car ce chiffre tournait autour de 55 % ces dernières années. En 2022, 55 % des entreprises de construction en faillite dans notre pays étaient flamandes, tandis que 22 % d'entre elles étaient bruxelloises et 23 % wallonnes.

En 2022, 21 % des entreprises de construction de notre pays se sont lancées dans la construction résidentielle générale, loin devant les travaux d'installation électrique (13 %), la menuiserie (9 %), les travaux de construction spécialisés (6 %) et les travaux de peinture (5 %). Le nombre de cessations a atteint un pic l'année dernière dans ces mêmes secteurs exactement. Ce n'est pas illogique, car il s'agit de secteurs de la construction où la concurrence est particulièrement forte. En ce qui concerne les faillites, les cinq sous-secteurs les plus touchés restent les mêmes, bien que les travaux de peinture ont pris la place des travaux de toiture.

Dans un secteur comme la construction, qui fonctionne avec des marges et une rentabilité faibles, ce revirement a des répercussions immédiates sur le nombre de créations, de cessations et de faillites. Dans l'ensemble, cependant, le nombre d'entreprises de construction ne diminue pas, de sorte que la dynamique des entreprises reste légèrement positive dans la construction.

La dynamique d’entreprise reste positive dans la construction

Si beaucoup d’entreprises ont été créées durant les années coronavirus (2020 et 2021), c’est surtout car les activités de construction n’ont été interrompues que très peu durant cette période. En effet, la construction a été le premier secteur dans lequel les syndicats et les employeurs ont conclu un accord sectoriel pour reprendre le travail. De plus, la demande en travaux de construction et de rénovation augmentait fortement à ce moment-là. En outre, les mesures d’aide dans le cadre du coronavirus affluaient de tous les côtés, citons le moratoire sur les faillites, le droit passerelle, le report de paiement à l’ONSS et au fisc. Non seulement, elles ont permis aux entreprises de garantir leur stabilité, mais ont également poussé de jeunes entrepreneurs à se lancer, car les risques au démarrage avaient diminué.

Niko Demeester, CEO d'Embuild : « Toutes ces mesures de soutien ont disparu en 2022 après la fin de la crise du coronavirus.  Dans le même temps, la situation économique s'est fortement détériorée l'année dernière en raison de la guerre en Ukraine, de l'inflation galopante et de la crise énergétique. Non seulement la confiance des entreprises a chuté l'année dernière, mais aussi celle des consommateurs. Dans un secteur comme la construction, qui fonctionne avec des marges et une rentabilité faibles, ce revirement a des répercussions immédiates sur le nombre de créations, de cessations et de faillites. Dans l'ensemble, cependant, le nombre d'entreprises de construction ne diminue pas, de sorte que la dynamique des entreprises reste légèrement positive dans la construction. »

Nous devons investir beaucoup dans les années à venir pour rendre notre parc de logements neutre au point de vue climatique et renouveler nos infrastructures. Pour que ces investissements restent abordables pour les particuliers, les gouvernements et les investisseurs, il faut maintenir des mesures de soutien, telles que la TVA réduite à 6 % sur les démolitions-reconstructions, les panneaux solaires, les chauffe-eau solaires et les pompes à chaleur, même après 2023. En outre, le secteur de la construction a également besoin d'une réduction urgente des coûts salariaux pour être compétitif. Ainsi, nous pouvons réaliser les investissements nécessaires pour la société. Ce qui, à son tour, stimulera la dynamique des entreprises dans le secteur de la construction pour les années à venir.