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Le secteur de la construction et de l’installation toujours à l’arrêt

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Le secteur de la construction et de l’installation reste confronté à des difficultés. La moitié des entreprises du secteur (51 %) constatent que leurs carnets de commandes sont moins remplis que d’habitude. En outre, seules 7 % d’entre elles s’attendent à une amélioration de leur activité durant le dernier trimestre de cette année. Pour l’année 2026, les entreprises de construction et d’installation ne s’attendent qu’à peu de changements : seules 13 % prévoient une amélioration de leur situation l’année prochaine. Ce sont les entreprises de construction et de rénovation de logements qui souffrent le plus. « Nous avons besoin d’une politique de soutien sur plusieurs fronts », accentue Niko Demeester, CEO d’Embuild. « Il nous faut des processus de permis plus souples, des primes à la rénovation qui ne sont pas réduites et des investissements ciblés dans nos infrastructures publiques ».

Selon une enquête conjoncturelle d’Embuild, à laquelle 239 entreprises de construction et d’installation ont participé, la situation dans le secteur n’est toujours pas au beau fixe.

  • 51 % des entreprises constatent que leur carnet de commandes est moins rempli que d’habitude, pour 3,8 mois en moyenne.
  • 59 % d’entre elles remarquent une baisse du nombre de contacts, qu’ils mènent ou non à un contrat.
  • 32 % font état à des problèmes de liquidité (8 % souffrent de grandes difficultés, 24 % parlent de problèmes de liquidité limités).
  • Seulement 7 % des entreprises s’attendent à une amélioration de l’activité au dernier trimestre de cette année, 33 % à une poursuite de la baisse, et 60 % à une stabilisation.
  • Pour l’année 2026, seules 13 % des entreprises s’attendent à un progrès, 41 % à une dégradation et 46 % à un statu quo.

Niko Demeester, CEO d'Embuild, explique : « Notre secteur n’est pas encore prêt de voir la lumière au bout du tunnel. Depuis 2022, la situation dans le secteur de la construction et de l’installation ne s’améliore pas. Cela ne changera pas cette année, avec une croissance nulle attendue. L’année prochaine, nous nous attendons même à une légère baisse de l’activité. Nous sommes confrontés à une longue période de stagnation. Plusieurs facteurs entrent en ligne de compte : l'augmentation du prix des matériaux de construction et la hausse des taux d'intérêt (même si ceux-ci sont à nouveau stables depuis un an) ont entraîné une augmentation des coûts de construction de 29% ces cinq dernières années, tandis que la procédure de permis devient également plus complexe et les normes de durabilité plus strictes. »

La situation est même encore plus préoccupante chez les constructeurs de logements, 61 % d’entre eux faisant état d’une baisse de l’activité pour les mois à venir, ainsi que chez les entreprises actives dans la rénovation résidentielle, puisque 52 % d’entre elles disent prévoir une diminution de leur activité durant les prochains mois. Selon Embuild, cette situation est particulièrement inquiétante car nous avons besoin de nombreux logements supplémentaires (75 000 en plus chaque année) afin d’éviter une crise du logement. Nous devons également tripler notre rythme de rénovation pour atteindre les objectifs européens en matière de neutralité carbone d’ici 2050.

« Nous avons besoin, sur plusieurs fronts, d’une politique qui remet la construction et la rénovation au centre des priorités et qui n’est pas contre-productive », assure Niko Demeester, Administrateur délégué d’Embuild. « Du point de vue fiscal, l’ouverture du taux de TVA à 6 % pour les projets de vente, en vigueur depuis le 1er juillet dernier, est un pas dans la bonne direction, mais nous avons d’autant plus besoin de procédures de permis plus rapides et de primes régionales à la rénovation qui ne sont pas réduites, comme c’est le cas à Bruxelles, en Wallonie et en Flandre. De plus, il est crucial de rénover nos nombreuses infrastructures vieillissantes. Même en cette période d’économies budgétaires importantes, il est d’une absolue nécessité de rénover largement nos routes, nos ponts, nos pistes cyclables, nos infrastructures sportives et nos bâtiments publics pour qu’ils soient prêts pour l’avenir. »