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La croissance des entreprises de construction s’essouffle

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La progression de créations de nouvelles entreprises de construction est pratiquement au point mort. En 2022, 3552 entreprises de construction ont été créées, mais au cours du premier semestre de cette année, cette croissance s’est fortement ralentie, avec une augmentation nette de 819 entreprises seulement. C'est ce qui ressort d'une analyse réalisée par Embuild sur la base de chiffres fournis par le bureau d'informations commerciales Trends Business Information. « Pourtant, notre secteur est un maillon essentiel de la transition énergétique et de la réalisation des objectifs climatiques », rappelle Niko Demeester, CEO d'Embuild. « Il est donc essentiel de rendre permanente la baisse de la TVA sur les démolitions-constructions (pour le moment à 6 %). »

 

Le premier semestre 2023 se montre tout sauf facile pour la construction. Le nombre de starters a baissé de 2 % au premier semestre 2023, tandis que le nombre de départs (+16 %) et le nombre de faillites (+7 %) ont augmenté. Et ce, après une année 2022 loin d’être rose, alors que la construction est confrontée à une large augmentation des prix des matériaux de construction, aux conséquences de la guerre en Ukraine, à une inflation galopante et à la crise énergétique.

 

Les chiffres de Trends Business Information montrent en outre que le nombre de faillites s’est surtout concentré en Flandre (64 %) durant les six premiers mois de l’année 2023. C'est d'autant plus remarquable que cette part n'était que de 44 % en 2018. La suppression de la loi d'accès à la profession en Flandre le 1er janvier 2019 a également facilité la création d'une entreprise de construction. Les chiffres montrent que 74 % de toutes les start-ups créées au cours du premier semestre de cette année provenaient de Flandre.  Cependant, le revers de la médaille est que le risque de faillite augmente significativement, car les entreprises de construction flamandes ne doivent plus prouver leurs connaissances de base dans la gestion d'entreprise, ni leur capacité professionnelle. Cette réglementation est toujours en vigueur à Bruxelles et en Wallonie, et le nombre de faillites est en baisse ou stable dans ces deux régions. Embuild plaide pour la réintroduction de cette réglementation en Flandre également.

 

Durant les six premiers mois de 2023, 19 % des entreprises de construction de notre pays se sont lancées dans la construction résidentielle générale, devant les travaux d'installation électrique (16 %), la menuiserie (9 %), les travaux de construction spécialisés (6 %) et les travaux de couverture (5 %). Le nombre d’arrêts a culminé au cours de la même période dans quasi les mêmes secteurs : construction résidentielle générale (16 %), travaux d'installation électrique (12 %), menuiserie (10 %), travaux de construction spécialisés (10 %) et travaux de finition (5 %). Toujours en termes de faillites, les cinq principaux sous-secteurs de la construction concernés au cours du premier semestre sont quasi identiques : la construction résidentielle générale (23 %), les travaux de construction spécialisés (11 %), la menuiserie (7,5 %), les travaux d’installation électrotechnique (7 %), les travaux de couverture (5 %) et les travaux de finition (5 %).

 

Niko Demeester, Administrateur délégué d’Embuild : « Il est particulièrement problématique que la croissance nette des entreprises de construction soit en chute libre depuis deux ans. Au cours des six premiers mois de cette année, seules 819 entreprises de construction supplémentaires ont été créées, soit bien 1000 de moins qu'au cours des six premiers mois de 2022 et 3500 de moins qu'au cours des six premiers mois de 2021. Cela montre clairement que le secteur de la construction est en difficulté, en particulier le secteur du logement. Une étude précédente d'Embuild a déjà montré que 8 entrepreneurs et installateurs sur 10 actifs dans la construction résidentielle ont remarqué que des clients réduisaient leurs ambitions de construction ou de rénovation, et que 7 entreprises sur 10 dans la construction ont remarqué que des clients reportaient même leur projet. »

 

Nos logements, nos bâtiments et nos infrastructures sont gravement obsolètes : nous avons donc besoin de rénovations approfondies et de nouvelles maisons, de nouveaux bâtiments et d’infrastructures durables. En effet, d'ici 2050, nous devrions vivre dans une Belgique neutre en carbone. Ce n’est possible qu’avec le soutien nécessaire des pouvoirs publics. « C’est pourquoi les démolitions-reconstructions doivent rester fiscalement attractives à 6% de TVA après 2023 », explique Niko Demeester. « Le caractère permanent de la baisse de la TVA sur les démolitions-reconstructions est un must absolu. Pour être clair, c’est même urgent. » Sans intervention du gouvernement fédéral, cette mesure expire à la fin de cette année.